– François Servais –

La merveille d’un violoncelliste itinérant

François Servais est né le 6 juin 1807 à Halle, du cordonnier Jean-Baptiste Servais et de la ménagère Joséphine Bande. Dès son plus jeune âge, il fait preuve d’un talent musical exceptionnel. Il fait partie de l’orchestre de l’église et est découvert par le marquis Jules de La Croix de Chevrières de Sayve, qui le présente à Corneille Vander Plancken, premier violon de l’orchestre du théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles. Grâce à lui et au violoncelliste français Nicolas Platel, il a eu l’occasion de développer son don particulier.

Il devient chef d’orchestre à la Koninklijke Harmonie Sinte-Cecilia Halle et enseigne au Conservatoire royal de Bruxelles, mais souhaite développer son talent au-delà des frontières du pays.

En 1833, il se rend pour la première fois à Paris, ce qui marque immédiatement le début de sa carrière internationale de violoncelliste. Il se rend ensuite au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne. En 1839, il entreprend une tournée de concerts d’un mois en Russie, suivie d’une tournée fructueuse à Vienne. Il joue aux côtés de compositeurs célèbres tels que Felix Mendelssohn et Ferdinand David, et fait la connaissance du compositeur allemand Robert Schumann. Lors d’un de ses voyages en Russie, il rencontre la charmante Sophie Feygin, qui deviendra plus tard son épouse.

Elle joue le rôle d’impresario lors de nombreuses représentations musicales et négocie les droits d’achat des concerts. En effet, une partie de ces voyages était destinée à financer le train de vie somptueux de la famille.

Lors de son deuxième voyage en Russie, il a joué pour la famille princière Youssoupov. On dit que la princesse Tatiana Vasilievna Youssoupov, en tant que mécène, a joué un rôle important dans l’achat par Servais du célèbre violoncelle Stradivarius de 1701 lors de la vente aux enchères.

En 1847, la famille Servais-Feygin fait construire à Halle une imposante villa dans laquelle Servais intègre les nombreuses influences de ses voyages. Dès lors, la Villa Servais devient sa résidence préférée et le lieu de rencontre de musiciens et d’artistes locaux et internationaux. Prenez place dans l’agréable salon de thé de la villa et voyagez à travers le Japon, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Turquie, la Russie, la France et l’Autriche.

Vidéo de la restauration de la Villa Servais (décembre 2021)

– Maud & Geert –

L’oeuvre d’une vie

“L’idée était de restaurer un bâtiment historique en France après notre retraite jusqu’à ce que nous ayons l’opportunité d’acheter Halle Villa Servais dans notre propre ville. Notre rêve de vie s’est soudainement rapproché…”

Ainsi commence l’histoire passionnante de Maud et Geert qui, avec leur fille Enora, ont saisi l’opportunité en 2016 d’acquérir la villa néo-palladienne 19ème siècle du violoncelliste François Servais et de son épouse Sophie Feygin. Partant d’une passion commune pour l’histoire, la culture, la vie locale et les gens, ils décident de franchir le pas et de rénover entièrement la villa qui était vide depuis 1981.

Ce projet passionnel a duré cinq ans et chaque pièce a été entièrement restaurée dans le respect de l’ancienne disposition et en préservant son caractère du XIXe siècle, tout en l’équipant de tout le confort contemporain. L’extérieur de la Villa Servais a également retrouvé une seconde vie.

À l’époque de Servais, la villa était le lieu de rencontre des musiciens, des poètes, des artistes, des voyageurs et des habitants. Elle retrouve cette fonction. Outre une résidence privée, une salle de musique et un agréable salon de thé, ce bâtiment imposant abrite également un B&B avec huit chambres d’hôte luxueuses qui évoquent dans les moindres détails l’atmosphère enchanteresse d’antan.

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– Un bâtiment unique chargée d’histoire –

1847-1895

Constructeur François Servais et sa famille

L’architecte Jean-Pierre Cluysenaar a été chargé en 1847 par le violoncelliste de Hal Adrien François Servais de concevoir l’imposante villa, qui a été utilisée en partie comme résidence privée et est devenue le lieu de rencontre des musiciens et des associations musicales locales. François Servais a grandi dans la belle région de la vallée de la Zenne et s’est installé dans la villa avec sa femme Sophie et ses enfants Sophie, Franz, Joseph, Marie, Anna et Augusta. Entre les murs de cette bâtisse statique, la musicalité bourdonne et les artistes sont des enfants. Au rez-de-chaussée, la salle de musique occupait plus d’un quart de l’étage. Le compositeur et violoncelliste y invite la fine fleur de la scène musicale. Le sculpteur franco-polonais Cyprien Godebski, qui a épousé Sophie, la fille aînée de Servais, a ciselé les célèbres bas-reliefs de la façade en 1864. Leur fille cadette Misia racontera plus tard dans ses mémoires les merveilleux moments qu’elle a passés à la villa. Même après la mort de Servais, l’endroit est resté un lieu de rencontre pour les nobles, les artistes et les musiciens.

1895-1947

De la maison privée au quartier des soldats

En 1886, la famille déménage à Ixelles et l’avocat Albert Leemans et sa famille deviennent locataires de la Villa Servais. A partir de 1895, l’architecte et veuf Arthur Carlier y habite avec sa sœur célibataire et sa gouvernante. Il fit construire une extension sur le côté gauche et transforma la Villa Servais en un immeuble à deux logements. La salle de concert et le grand salon sont également divisés en pièces plus petites. Quatre ans plus tard, Charles Louis Ceyssens s’installe dans la seconde moitié de la villa avec sa femme et ses trois enfants. Après le départ des deux familles, la Villa Servais est redevenue une habitation unique en 1920 et Victor Devleminck et sa seconde épouse Aline Vetsuypens y ont emménagé. C’est probablement lui aussi qui a commandé l’élaboration de l’escalier à trois marches et des deux lions le long de la façade du bâtiment. Cinq ans après la mort d’Aline, Victor décède à son tour. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Villa fut occupée par des soldats allemands puis britanniques.

1948-1967

Maison de la gendarmerie

En 1947, la veuve Marie Denayer-Cromphout, qui tient également une boulangerie rue Saint-Rochus, achète la Villa Servais et fait aménager le bâtiment pour accueillir neuf familles. La plupart des familles y séjournent pour de courtes périodes de quelques mois.
En quatre ans, la Villa accueillera ainsi une trentaine de familles. A partir d’octobre 1951, l’imposante bâtisse est utilisée exclusivement pour les gendarmes et leurs familles.
Au total, une trentaine de familles de gendarmes y séjournent jusqu’en 1967. Le logement est alors très rudimentaire, sans chauffage dans les chambres et sans salle de bains.

1948-1967

École de quartier de l’Institut du Sacré-Cœur et Zilverberk Atheneum

De septembre 1967 à juin 1978, la Villa Servais a vibré au son des voix d’enfants. En tant qu’annexe de l’école principale de Parklaan, les enfants de l’école primaire et, plus tard, les enfants de l’école maternelle pouvaient s’y rendre. Quelque 160 élèves répartis dans huit classes y ont passé une période scolaire nostalgique.
De 1978 à 1980, les élèves des cinquième et sixième années de l’école primaire nationale (“Zilverberk”) ont suivi des cours à la Villa Servais.
Malgré un confort limité, les nombreux écoliers ont vécu une enfance de rêve dans ce bâtiment unique.

1948-1967

Maison de la gendarmerie

À partir de 1981, la Villa Servais est restée vide et a été brièvement menacée de démolition. En 1986, le bâtiment est officiellement protégé en tant que patrimoine. Lorsque la famille De Poorter-Leschevin a acheté le bâtiment en 2016 dans le cadre d’un projet privé et a fait approuver un volumineux dossier de restauration, la Villa Servais a retrouvé une nouvelle vie.
La restauration complète met l’accent sur l’authenticité, l’expérience et le confort contemporain. Le bâtiment deviendra en partie une résidence privée, une maison d’hôtes avec huit chambres luxueuses, un salon de thé accueillant et même la célèbre salle de musique sera restaurée pour retrouver sa gloire d’antan.

La Villa Servais redeviendra une attraction pour les jeunes et les moins jeunes.

(Source : Livret DVD – Vivre à la Villa Servais (1847-2018) – @vzw den Ast & Villa Servais)